Sofie De Deckere élue Leading Lady

L'édition d'anniversaire de Renoscripto mettait à l'honneur plusieurs Leading Ladies du monde de la construction. L'une d'entre elles est Sofie De Deckere, directrice de la division Restauration et Réaffectations. Une reconnaissance amplement méritée ! Lisez l'article complet ci-dessous.

Les femmes dans la construction

Comme vous le savez certainement déjà, Renotec offre aux femmes toutes les opportunités. En novembre, nous annoncions fièrement que l’une de nos collaboratrice avait reçut l’EVA Award 2019. Un prix qui récompense une femme méritante dans le secteur de la construction. Et lorsque Jobat a écrit un article sur les ouvrières dans la construction, deux de nos collaboratrices ont témoigné.  Début février, nous avons été contactés par Renoscripto. Ils étaient en train de rédiger un article sur les Leading Ladies du secteur de la construction et avaient sélectionné Sofie De Deckere parmi les trois lauréates. Lisez ci-dessous l’interview complète.

Sofie De Deckere : Leading Lady

Aujourd’hui, Sofie De Deckere travaille au quotidien dans l’univers du patrimoine national, mais elle a déjà une carrière internationale derrière elle. « Après mes études, j’ai commencé à travailler chez Jan De Nul, l’une des plus grandes entreprises de construction de Belgique. Mais aussi et surtout une référence internationale dans le domaine des ouvrages hydrauliques. Cela impliquait aussi pour moi de travailler loin de chez moi. J’ai travaillé six ans en Amérique du Sud. Mon fils aîné est né en Argentine. Quand j’ai été enceinte de mon deuxième enfant, nous avons décidé de retourner nous installer dans la région d’Anvers pour que les enfants puissent aller à l’école en Belgique. Je souhaitais par ailleurs trouver un travail – dans le secteur de la construction – qui me laisserait plus de temps pour ma vie de famille. C’est ainsi que je suis arrivée chez Renotec. »

Une nouvelle division

Sofie a participé à la création d’une nouvelle division. « À cette période, nous étions des pionniers dans le domaine de la rénovation sans tranchée des égouts. Renotec en a fait l’une de ses spécialités et a regroupé ces activités sous une division à part entière. Ce type de chantiers correspondaient bien à mon expérience dans les ouvrages hydrauliques. J’ai dirigé pendant trois ans cette Division Canalisations. »

Restauration et Réaffectations

Pourquoi avoir fait la transition vers la Division Restauration et Réaffectations ?

« Après trois ans, une nouvelle opportunité s’est présentée. J’ai vu cela comme un énorme défi personnel : l’occasion de me consacrer à une autre activité de niche.. Avec la restauration, c’est nouveau monde passionnant et varié qui s’est ouvert à moi.  Des égouts les plus profonds aux clochers d’église les plus hauts. « The sky is the limit » avec Renotec. L’entreprise compte quatre divisions, avec chacune sa propre spécialité, mais il y a un fil rouge qui nous unit : nous ne sommes pas axés sur les nouvelles constructions… Notre spécialité, c’est la rénovation. À côté de Restauration et Réaffectations et Canalisations, Renotec possède aussi des divisions Désamiantage et Génie civil. »

Considérez-vous votre fonction actuelle comme le point culminant (provisoire) de votre carrière ?

« Le fait de pouvoir travailler à la préservation du patrimoine et à la création de nouvelles possibilités pour l’avenir me donne beaucoup de satisfaction. De plus, l’univers du patrimoine est passionnant. »

Les grands moments

Était-ce une opportunité exceptionnelle ?

« Tout à fait ! Car je peux désormais travailler sur les plus beaux et les plus précieux bâtiments de Belgique.  J’ai notamment contribué à la restauration et la réaffectation de quelques-uns de plus célèbres bâtiments du pays, comme le Steen à Anversla cathédrale Saint-Rombaut de Malines, les maisons des corporations qui bordent la Grand-Place de Bruxelles, la tour de la bibliothèque de l’Université de Gand et le célèbre musée en plein air de Bokrijk. Toutefois, la restauration réussie d’une église de village peut donner tout autant de satisfaction que celle d’une cathédrale. Je ne considère pas vraiment la livraison de beaux projets comme les points culminants de ma carrière. Pour moi, il sont plutôt internes à l’entreprise. Je vis un grand moment quand nous menons à bien une initiative qualitative et durable. »

Gros plan sur le capital humain

Par exemple ?

« Comme le développement de nouvelles compétences artisanales importantes. Je ressens une énorme satisfaction à chaque fois que nous parvenons à développer de nouvelles synergies entre les clients, les entrepreneurs, les travailleurs et les autres parties prenantes. Ou à créer des compétences supplémentaires dans les métiers traditionnels de la construction grâce à une technologie innovante. Aujourd’hui, notre centre d’artisanat compte cinq ateliers de restauration : vitraux, objets d’art, menuiserie, taille de pierre et forge. « Je suis surtout très fière de mes collaborateurs ! Tant les ouvriers que les employés, car ils donnent tous le meilleur d’eux-mêmes au quotidien. Mettre l’accent sur notre capital humain est ma priorité absolue ! »

Patrimoine historique

La définition de patrimoine peut être très large et change au fil des années.

« C’est exact. Dans un passé plus lointain, un nombre relativement important de bâtiments religieux ont été protégés ou inclus dans des inventaires du patrimoine de valeur. Aujourd’hui, les services responsables sont également attentifs aux constructions industrielles ou aux exemples d’architecture qui caractérisent une certaine période ou un certain courant. Cela veut dire qu’il faut faire des choix. »

« Ces choix ne concernent pas seulement ce que nous considérons généralement comme le patrimoine. De nombreux bâtiments de valeur sont détenus par des propriétaires privés. Pensons aux petits châteaux ou aux maisons de campagne de la noblesse. Aujourd’hui, de nombreux propriétaires privés ne disposent pas des ressources financières nécessaires pour effectuer les travaux de restauration ou même d’entretien de ces bâtiments et de leurs jardins. Et ce, malgré les subsides publics. Pour assurer la durabilité de leur patrimoine, ils doivent générer des revenus. Cela nécessite des adaptations au niveau de l’usage quotidien des bâtiments. Les services du patrimoine y sont déjà beaucoup plus favorables qu’il y a 25 ans, mais cette évolution pourrait se poursuivre.»

Vision d’avenir

Quelles sont vos prévisions pour l’avenir ?

« En raison de la baisse de la fréquentation des églises et des vocations monastiques, de nombreux édifices religieux deviendront vacants dans les années à venir. Bon nombre d’entre eux ont déjà été réaffectés et ont fait l’objet d’une réflexion poussée, mais nous devrons poursuivre sur cette voie. Je pense aussi que l’on travaillera encore beaucoup plus que maintenant via des études de marché et des équipes de construction. Dans de telles formules, des entreprises comme Renotec pourront mettre leur expertise à disposition de manière plus efficace, car elles pourront apporter des idées dès le début d’un projet. Pour l’instant, ces méthodes sont utilisées pour les nouvelles constructions, mais trop peu pour les projets patrimoniaux. »

Cela dépendra surtout des clients et des architectes. Y a-t-il aussi des défis que les entreprises de construction doivent relever elles-mêmes ?

« Un entrepreneur spécialisé dans le patrimoine doit aussi constamment attirer des jeunes. La « guerre pour le talent » fait également rage dans notre secteur. Il n’est pas toujours simple de trouver les bonnes personnes. Nous devons leur proposer un emploi très attractif. Voilà pourquoi nous avons déjà créé un Junior Board qui permet aux jeunes d’avoir leur mot à dire dans la politique de l’entreprise. Et nous menons d’autres initiatives comme des trajet de formation et d’évolution. De plus, nous avoir aussi recours à des incitants, pas sous la forme d’argent, mais bien de temps et de liberté afin d’expérimenter. »

 

« Un entrepreneur spécialisé dans le patrimoine doit aussi constamment attirer des jeunes. »

« Je suis surtout très fière de mes collaborateurs ! Tant les ouvriers que les employés, car ils donnent tous le meilleur d’eux-mêmes au quotidien. Mettre l’accent sur notre capital humain est ma priorité absolue ! »

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